Partie 1 : Le sommeil


PLAN:

aller directement à :

1 - L'observation du sommeil

2 - Histoire du sommeil


1 - L'observation du sommeil

a) observation du sommeil à l'oeil nu

Le sommeil est une perte de conscience temporaire – exemptée de perte de la réception sensorielle – accompagnée d’une diminution progressive du tonus musculaire. Une alternance veille/sommeil régulière est primordiale au maintient des aptitudes, tant physiques que mentales.

b) observation du sommeil à l'échelle comportementale

Le sommeil est partagé en cinq phases, les quatres premières correspondent au sommeil lent et la dernière correspond au sommeil paradoxal : le sommeil des rêves.

Le sommeil paradoxal occupe 20 à 25% du temps de sommeil. C’est dans cette période que se produisent 80% des rêves. Les EEG montrent que les activités cérébrales de cette période sont proches de celles en éveil. L’activité oculaire est très importante durant cette période, et se produit par saccades. Le rythme cardio-respiratoire est irrégulier. Cette période revient toutes les 90 minutes environ et sa durée s’allonge à chaque renouvellement.

Le sommeil lent occupe les 80% restants du temps de sommeil. Il est divisé en 4 phases :

La première phase est celle de la somnolence, ou l’endormissement. La vigilance, le tonus musculaire, et le rythme cardio-respiratoire diminuent progressivement. Cette phase dure en moyenne une vingtaine de minutes. Au delà, on considère qu’il s’agit d’insomnie.

La deuxième phase est celle du sommeil léger. On reste très sensibles aux stimuli extérieurs. Cette phase occupe environ 50% du temps total de sommeil.

Les phases trois et quatre correspondent au sommeil profond. Durant ces phases, les activités électriques du cerveau se résument à des odes lentes. Les différentes activités terminent leur chute pour se stabiliser et retrouver un rythme régulier. Les mouvements musculaires et oculaires ont quasiment disparu. C’est pendant ces phases qu’on lieux la production de l’hormone de croissance et la division cellulaire. Ces deux phases ont une durée d‘environ 100 minutes.

Ces cinq phases constituent un cycle de sommeil. L’alternance entre ces cinq phases (sommeil paradoxal, phases une, deux, trois et quatre) se fait de plus en plus lentement au cours de l’avancement dans la nuit. Les phases trois et quatre diminuent en durée et vont jusqu’à disparaître au profit de la phase deux. La fin d’un cycle est ponctuée d’un micro éveil d’environ trois minutes, dont on ne garde en général aucun souvenir. On repasse ensuite dans l’ordre de la phase une à la phase quatre.

Ces phases sont aussi obsevables sur un hypnogramme :

c) observation du sommeil à l'échelle hormonale

Il existe une hormone appelée « hormone du sommeil » à cause de son influence sur le cycle du sommeil : la mélatonine. Cette hormone se déclenche en l’absence de lumière, ce qui explique les difficultés que l’on éprouve à dormir avec une lumière allumée. Cela expliquerait aussi les fréquents cas de dépression hivernale que l’on trouve dans les pays polaires, à l’hiver long aux nuits longues. La mélatonine se déclencherait trop souvent et plongerait le sujet dans un état de fatigue prolongée, facilitant la baisse de moral.

Utilisée aux Etats-Unis pour traiter l’insomnie, elle agit aussi contre le stress. On la retrouve aussi chez les traitements pour aveugles, souvent sujets à des troubles du sommeil.

Elle est secrétée par la glande pinéale, située entre les deux hémisphères du cerveau.


2 - Histoire du sommeil

a) Le sommeil dans l'immagination

Le sommeil dans la mythologie grecque est représenté par le dieu Hypnos, fils de Nyx, la nuit et frère jumeau de Thanatos, la mort. Il représente d’ailleurs la le sommeil éternel sur les tombeaux. Dans L’Iliade, il endort Zeus en personne à la demande d’Héra. Personne ne peut échapper aux griffes du sommeil, pas même les dieux. Il est considéré comme celui qui veille quand le monde est endormi, tel un gardien de la nuit.

Dans la tradition anglaise et française, le sommeil est représenté aux enfants par le marchand de sable, un personnage fantastique qui laisse tomber du sable sur les yeux des gens pour les endormir.

Au Québec, on parle aux enfants du bonhomme sept-heures, un personnage maléfique qui enlèverait les enfants de sortie trop tard. Cette créature mi-vielle personne, mi-monstre, vêtue d’un grand chapeau, d’une cape, d’une canne et transportant un sac suffisamment grand pour y faire entrer un enfant lancerait du sable aux yeux de ses victimes pour les aveugler. Ce personnage est utilisé par beaucoup de parents Québécois pour terrifier leurs enfants et les forcer à se coucher.

Le croque-mitaine est un personnage créé dans le même esprit, avec une visée plus ample que le simple coucher. Il se voit attribuer les accidents aux yeux des enfants pour les éloigner des dangers comme les points d’eau ou – et c’est les cas qui nous intéresse – de la nuit. Sensé aspirer les enfants qui tenteraient de quitter leur chambre sous leur lit pour ne jamais revoir le jour.

b) Recheche éffectués sur le sommeil au vingtième siècle

Le sommeil, tant sa régulation que son rôle, reste un mystère. Dès 1937, le neurophysiologiste américain Alfred Lee Loomis mit en évidence cinq phases successives dans une nuit de sommeil, grâce à l'électro-encéphalogramme (EEG), qu'il nomma de A à E.

Nathaniel Kleitman, qui dirigeait une unité de sommeil à l'Université de Chicago, réduisit le nombre de phases de sommeil à quatre :

L’ensemble constituant le sommeil lent (SL).

Un de ses assistants, Eugène Aserinsky, remarqua sur l'électroencéphalogramme des oscillations de grande amplitude, correspondant à des mouvements oculaires, un relâchement du tonus musculaire de la nuque (chez l'homme qui peut relâcher volontairement ces muscles et ceux du menton), suivi d'une intense activité du cortex cérébral lorsque les sujets amorçaient le quatrième stade. La présence de mouvements oculaires rapides ou MOR (REM, Rapid eye movements en anglais) permit d'assimiler cette phase aux rêves : elle fut alors baptisée « sommeil rapide » ou « paradoxal » en 1961 par le français Michel Jouvet, alors chercheur au CNRS à Lyon.

Alors que l'on pensait qu'aucun animal ne pouvait vivre sans sommeil (chose vérifiée chez les rats et les oiseaux), des observations d'orques et de grands dauphins ont prouvé le contraire. Une équipe de chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dirigée par le professeur Jerry Siegel, a remarqué que pendant plusieurs mois après leurs accouchements, les femelles et leurs petits ne dormaient pas. Cet éveil permettrait aux petits :

Petit à petit, les femelles et leurs petits retrouvent un rythme de sommeil « normal ». Cette étude est publiée dans l'édition du 30 juin 2005 de la revue scientifique Nature.